Les imposteurs



http://ecx.images-amazon.com/images/I/41JJMZY9TBL._SL500_AA300_.jpgLes Imposteurs
El Converso
José-Manuel Fajardo
Métailié, 2000
 
 
 
 
La Havane, 1622 : Deux jeunes hommes embarquent sur le même galion en partance pour la péninsule Ibérique . Cristobal Mendieta, né à Carthagène des Indes (actuelle Colombie), page de la belle Catalina, cache soigneusement ses origines juives, qui seraient mal appréciées en Espagne   où sévit la toute puissante Inquisition, son projet étant de gagner la Hollande, plus favorable à ses coreligionnaires.
 
Thomas Bird, dont le père anglais est originaire de Brighton, est né sous les tropiques où ne l'attendent qu'une vie pauvre et étriquée, et son serviteur Jamaïque l'accompagne...
 
Thomas conte cette longue histoire d'amitié, semée de séparations et de retrouvailles. "La conversation de cette longue et étrange nuit, dans la taverne londonienne du Diable, n'était autre que la rumeur du ressac de nos vies, qui nous rassemblait une fois de plus."
 
Leur traversée de l'Atlantique les verra essuyer la tempête, l'attaque de pirates, un quasi naufrage, et une première séparation. Cristobal deviendra esclave des Maures à Salé, au nord du Maroc.
"On sait que la vie tourne comme les ailes du moulin à vent, dont la meule nous broie. Espoirs et idéaux, craintes et ambitions tournent en farine. Au bout d'un certain temps, au lieu des grains orgueilleux qui oscillaient à la pointe des épis dorés, nous sommes devenus une poussière malléable que l'on pétrira pour donner d'autres formes. Le moulin de la vie t'a conduit à Salé, et il te broie patiemment sous la dure meule de l'esclavage."
 
Quoique ce roman soit rempli de voyages, surprises, que l'on navigue en galions, galères, pataches, galiotes, brigantins, chébecs et polacres, que l'on croise marins, pirates, flibustiers, boucaniers et corsaires, que les amours et batailles y aient leur place, la tonalité est celle du récit d'un homme qui se retourne sur sa vie, ni heureuse ni malheureuse en fait. "La terre promise n'est pas le terme d'un voyage, mais le voyage même, l'embarcation sur laquelle nous sillonnons les mers de la vie, la barque de rêves qui nous maintient à flot au milieu des inclémences du monde."
 
La quatrième de couverture parle justement d'un "hommage à Stevenson et à Conrad", d'un "roman d'aventures brillant où tous les éléments romanesques se transforment avec légèreté en un monde d'idées et d'émotions".
Je laisse encore la parole à l'auteur, dans sa note finale: "Le roman est justement cela: rendre crédible l'imaginaire, donner à la fiction la forme d'une connaissance."
 
J'ajouterai que j'ai lu un roman postérieur de José-Manuel Fajardo, Mon nom est Jamaïca, où l'on connaît la suite des aventures du serviteur Jamaïque, et retrouve ce nom de Mendieta et les tribulations des juifs à cette époque. Quant à la beauté de l'écriture de José-Manuel Fajardo, les passages cités devraient convaincre d'eux-mêmes...
 
Et j'entame le tout nouveau challenge de Kathel, avec l'Espagne!
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Aifelle Il y a 2 ans


Je suis allergique aux histoires de bateaux, mer, pirates, gallions et tutti quanti ... chic, je ne note rien



mango Il y a 2 ans


Stevenson et Conrad me plaisent .Logiquement celui-ci devrait le faire aussi! Contrairement à Aifelle, j'aime les histoires de mer!



Kathel Il y a 2 ans


Je ne sais si ce sont les extraits ou ton billet, mais je suis convaincue !



Manu Il y a 2 ans


La couverture ne m'inspirait pas, j'avais raison



Ys Il y a 2 ans


Les Espagnols me plaisent bien aussi, même si ça fait vraiment longtemps que je n'en lis plus... faudrait que j'y remédie...



Dominique Il y a 2 ans


Serait-il un peu de la famille de Perez Revuerte ? Ton billet fait passer le vent de l'aventure



keisha Il y a 2 ans


@ Dominique


Je n'ai jamais lu Perez Reverte... Tout ce que je peux dire c'est que dans l'autre de Fajardo que j'ai lu, on voyageait pas mal d'un siècle et d'un continent à l'autre. Mais il y a aussi des
réflexions intéressantes, j'aime bien cet auteur nouvellement découvert.



Océane Il y a 2 ans


J'aime bien les histoires de galions, de voyages, et de haute-mer. Auteur inconnu, que je garde de côté donc !



keisha Il y a 2 ans


@ Océane


Auteur inconnu, qui écrit très bien, possède une belle imagination et sait faire passer l'Histoire!



nathalia Il y a 2 ans


J'ai le dernier Fajardo dans ma PAL, je vais le lire car à mon avis il ne faut pas passer à coté



keisha Il y a 2 ans


@ nathalia


Le dernier, ce serait alors Mon nom est Jamaïca? Alors n'attend pas, je l'ai aimé encore plus (c'est d'ailleurs pour cela que j'ai lu Les imposteurs, pour lire encore un roman de Fajardo)



Edelwe Il y a 2 ans


Tentatrice! Je le note!



keisha Il y a 2 ans


@ Edelwe


Mon nom est Jamaïca est bien aussi, selon ce que tu trouveras de disponible.



Marie Il y a 2 ans


J'adore les romans d'aventure...






keisha Il y a 2 ans


@ Marie


Là il se passe toujours quelque chose, on bouge! Et une écriture somptueuse...



Touloulou Il y a 2 ans


Les passages que tu as cités sont en effet superbes ! Et j'aime bien ce genre d'histoires (peut-être dû à mes origines bretonnes !)



keisha Il y a 2 ans


@ Touloulou


Il y a de quoi plaire à un bateau entier de bretons! Des Antilles à l'Espagne et au Maroc!



Ferocias Il y a 2 ans


Arf! je préfère quand la traversée de l'Atlantique a lieu dans l'autre sens ;)



keisha Il y a 2 ans


@ Ferocias


Sache qu'il y a encore deux traversées, donc un retour dans les iles. Dis donc, tu pourrais lire Mon nom est Jamaïca, c'est peut être dans le "créneau" de ton blog? Excuse moi, je mélange pas mal
les choses en Amérique latine, je commence à essayer de sortir de mon ignorance littéraire...

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